LA MEGERE
ô rage , ô désespoir, ô vieillesse ennemi!
N'ai je donc tant vécu que pour cette infamie?
Et ne suis-je blanchie dans les travaux ménagers
Que pour voir en un jour remplacés tous mes balais?
Ma cuisine qu'avec respect toute la famille admire,
Ma cuisine , qui tant de fois les a fait se réunir,
Tant de fois apaisé les cris des enfants -rois,
Trahit donc ma querelle , et ne fait rien pour moi?
Ô cruel souvenir de mes rêves passés!
Oeuvre de tant de générations en un jour effacée!
Nouvelle femme fatale à mon bonheur!
Amour factice d'où tombe mon honneur!
Faut-il par cet éclat voir triompher la gueuse
Et mourir sans vengeance , ou vivre en fugueuse.
Gueuse, sois de mon fils à présent la muse;
Cet état n'admet point une femme sans ruse;
Et ton jaloux orgueil par cet affront insigne
Malgrè l'amour de mon fils m'en a su rendre indigne.
Et toi, de mes exploits glorieux instrument,
Mais d'un corps tout de bois inutile ornement,
Balai jadis tant à craindre , et qui, dans cette offense,
M'as servi de parade, et non pas de défense,
Va quitte désormais une mère amère,
Passe pour me venger en des mains de mégère.
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LE TRAMWAY A LA NICOISE
Henriette, oh Henriette tu m'écoutes; Oh lâche le ton poisson deux minutes que je te la racontes celle là.
Tu sais le tram, celui qu'ils nous ont rendu fou avant de le faire , celui que pendant les travaux où que tu te tournais dans l'avenue Médecin tu avais un trou béant qui te regardait et qu'a chaque fois , il me montait la bouffaïsse, celui que à cause de qui , ils nous ont enlevé les platanes, tu sais les platanes ousque je m'appuyais quand toinou il voulait m'embrasser que presque je suis sûre y avait la marque de mon corps, pour sûre pas celui de maintenant qu'il est tout déformé. Bon alors je te disais que finalement je suis allée te le prendre le tramway que déjà pour prendre le ticket, il te faut être sorti de Saint Cyr, je te monte dedans , déjà y avait des gensse, je vois tout le monde mettre le ticket dans un truc qui doit marquer que tu a payé , parce que pôvre maintenant sans les lunettes j'y vois plus , et comme ils font plus des petits trous, des petits trous encore des petits trous, je me suis pensée que ce ticket même si il me paraissait encore neuf, je pourrais plus l'utiliser. Bref, je monte et je regarde pour voir si je me trouve une place assise parce que mes jambes dès fois elles me jouent des tours, et qu'est ce que je vois au milieu de tous les esseulés qui rentrent du travail, pas une mais deux personnes un couple quoi!
Huuuuuuu!, ils criaient tellement que les autres ils se sont arrêtés de parler. On se serait cru au théâtre, un vrai sketch, que même je me suis dit ces deux là ils sortent peut être du Bar des Oiseaux, j'ai du me retourner plusieurs fois pour voir si je me voyais pas arriver Noëlle Perna, tu sais Mado la niçoise, que celle là quand elle passe au théâtre de verdure je me prends mal au ventre de rire. Mais ces deux là, ils se disputaient vraiment, lui il lui en voulait parce que soit disant elle sortait dans le vieux dans des endroits pas trop catholiques comme si ça existait, avec des gens qui sniffaient par ci par là. Il faut dire qu'elle avait la jupe un peu au ras du ras , y avait du monde au balcon et les couleurs qu'elle avait sur le visage c'était pas après un bol d'air dans la Vésubie . Et elle de lui crier après que son meilleur ami à lui , il profitait quand ils étaient seuls pour lui mettre la main où que je te pense. Ces hommes tous les mêmes, dès que tu as le dos tourné, ils se ferait même la chèvre du voisin........
Malheur....!ils ont continué à crier, et puis à force de s'embrouiller ils ont fini par se tirer la gueule, et chacun il est parti d'un côté du tram. Les gensses ils ont commencés à parler d'abord c'était des murmures, personne osait plus rien dire après le cinéma des deux autres et puis ils avaient un bon sujet de parlotte et le ton il a commencé à monter après on s'entendait plus et les deux idiots ils en ont profité pour descendre du tram a deux arrêts différents, sans même qu'ils te fassent une excuse, ces jeunes de maintenant, tu sais, ils se croient tout permis.
Moi je me suis fini mon tour de tram, parce que tu sais Henriette j e voulais juste l'essayer, à force de te voir monter les gens dedans ça m'a donné l'envie; eh ben c'était pas mal, mais malheur pour m'entendre crier dans les oreilles , je préfère encore aller à pied et regarder tous ces fadas dans le tram qu'y font les intéressants..
Huuuuuu! elle est pas finie mon histoire, poses le ton poisson!.... Figures toi que le soir même je me rentrais d'aller voire la mémé à Dubouchage , tu sais que maintenant elle habite à côté du commissariat Foch là où tu vas quand ils te volent ton sac dans la rue , que tu es obligé d'attendre des heures alors que eux ils ont rien à faire , qu'ils se promènent dans les couloirs et se prennent tous pour des cas d'or, et que quand tu as fini ils te répondent qu'ils peuvent rien faire pour toi. Bref, je me remonte par la rue de l'hôpital Saint Roch pour aller a L'''ATELIER 17 et qu'est ce que je me vois les deux imbéciles du tram, comme je te le dis , je les ais vus de mes yeux vus . Mais oui sûre que c'était eux, elle elle avait toujours sa robe au ras de la foufoune , eh ben on les entendait plus , il était en train de lui rouler une de ses pelles que ma parole il m'est monté la bouffaïsse, finalement je me suis dit que j'aurai bien voulu être à sa place!...à elle bien sur.
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LE TRAMWAY....MABOULA
Esther, ma fille, pose ton torchon deux minutes, je vais t'en raconter une...
L'autre jour je suis allée voir mon fils Maurice , l'avocat , pas le médecin , j'avais plus de nouvelles depuis le mercredi ma parole on était vendredi , j'aurai pu mourir même pas il s'en serai aperçu. La rabbia elle m'a pris et je me suis dit que j'allais prendre le tramway et voir si il était à son bureau.
Je lui aurait dit bien sûre que comme je comptais divorcer d' avec son père j'avais besoin de ses services, tu comprends je pouvais pas lui dire que je venais parce que je m'inquiétais pour lui, il m'aurait demandé pourquoi j'avais pas appelé à la maison . Mais tu sais l'autre , la goy, qu'il ose dire à tout le monde que c'est sa femme , que même mon pauvre père il doit se retourner dans sa tombe , j'ai pas envie de lui parler et c'est toujours elle qui te décroche le téléphone, remarque elle a raison on sait jamais que ce soit une maîtresse de Maurice qui appelle, une vraie maboula celle là.
Bon , je monte dans le tram , je valide mon ticket et je regarde si je connais pas quelqu'un et qu'est ce que je vois pas une , mais deux personnes un couple quoi!....y avais qu'eux qui étaient en couple , les autres y z ' étaient comme moi des gens seuls ou esseulés.
Sur la vie de ma mère, ils se disputaient.. Lui il criait fort qu'elle aimait sortir dans des endroits pas comme il faut, d'ailleurs elle ressemblait à la maboula, et elle de lui dire que son meilleur ami à lui, il passait son temps à essayer de la peloter, la vérité si je mens....comme ça ils se parlaient.
Yarazra, il va falloir que je dise à Maurice de faire attention on sait jamais avec l'autre , je vais aussi en parler au rabbin.....remarques si elle partait elle nous débarasserait le plancher et fissa on pourrait lui présenter la fille de Madame Levy, tu sais la petite nièce de l'écrivain, mais oui je t'en ai parlé, un diamant brut cette petite, au moins je pourrais mourir tranquille.
Ils se sont tellement disputés , les deux du tram qu'ils ont fini par se faire la gueule, tant mieux ça nous a fait un peu de calme et sans s'excuser à cause du ramdam qu'ils avaient fait , ils sont descendus à l'arrêt suivant.
Moi j'avais pris le tram pour rien parce qu' arrivée au bureau , la secrétaire m'a dit que mon fils n' était pas là , il plaidait a Aix en Provence. Tu te rends compte Esther c'est de mon fils qu'elle parlait...Aïe si Dieu veut bientôt on le verra à la télévision, Maître Collard à côté de lui il pourra aller se rhabiller, surtout maintenant qu'il a glissé sur la mauvaise pente!!!
ah!ah! Ah! enfin dans son cas il enlèvera sa robe....
Tu sais le soir on devait aller voire ma petite fille, Rachel , la fille de Charles le Médecin, que Dieu la bénisse, elle jouait à L'''ATELIER 17.... Quelle merveille , celle là c'est tout mon portait elle a le théâtre dans la peau , si seulement ma mère , qu'elle repose en paix ,elle m'avait laissé exprimer mes talents . j'ai tout juste eu le droit de me déxexprimer et encore en silence.
On s'est régalé de voir la petite, les gens ils faisaient qu'applaudir,un triomphe je te dis , encore mieux que Michel Boujenah!....Enfin il a bien fallut se lever et partir. Alors en sortant juste sur le même trottoir devant le « sauna », j'en croyait pas mes yeux: les deux mêmes! Mais ceux du tram, Esther suis un peu quand je te parles . IL a raison ton mari quand il dit que des fois tu as la tête à l'envers de la thora.
Est ce que tu sais ce qu'ils faisaient ensemble à cette heure là? je te le dis mais c'est dégoûtant........ ils étaient enlacés comme des diables et pire que tout que Dieu me pardonne ils s'embrassaient comme ça dans la rue et à pleine bouche . Bouarliay avec des filles comme la maboula c'est pas étonnant, ça a le respect de rien!...
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HARPAGON
Au voleur! Au voleur!A l'assassin! Au meurtrier!
Yarassra!...sur la vie de ma mère je suis perdue...Je suis déshonorée...
La vie s'est retirée de mon corps...je ne respire plus..elle m'a volé mon fils....qui est cette Kairbai...cette goy ...où est-elle? Où se cache t-elle?
Comment vais je faire pour le retrouver? Où aller...où ne pas aller...serait-il ici ou là? Au secours j'étouffe....qui est-ce?....rends moi mon fils sa...
Mon Dieu...la vérité si je mens... je deviens folle....je me parle à moi même, qui suis je? Hélas mon pauvre fils, mes yeux, , ma raison de vivre, ma beauté, ...on t'a enlevé à moi....je ne peux plus vivre yarasra, j'ai perdu ma joie de vivre,je meurs, je suis morte...enterrée vivante......Ma parole qui va venir a mon secours, qui va me ressusciter....
Dieu!... oui Vous, aidez moi à le retrouver...sur la Thora je vous jure que je ferai 2 kippours, la vérité même 3 si il le faut....Que dites vous?...je ne vous crois pas...personne ne me l'a enlevé...il est parti seul, il voulait me fuir...sur la vie de ma mère je ne peux pas vous croire...tout n'est qu'affabulations de votre part....
Pas mon fils ...pas celui là...je lui ais tout donné...j'ai travaillé toute ma vie comme une maboula pour qu'il réussisse et qu'il devienne Médecin..... je meurs de douleur....toutes ces années de sacrifice pour qu'il s'en aille avec une kairbai....il ne m'aurait pas laissé là, seule...abandonnée, la tête en folie et le coeur en pleure...à moitié morte...avec mes rhumatismes qui me font tant souffrir.....
Mon fils cette merveille...ce diamant brut....Vite des rabbins...des religieux....la thora...il faut prier et prier encore...et si il ne revient pas sur ma vie je m'enterrerai moi même
..... sur ma tombe il pourra toujours venir pleurer toutes les larmes de son corps..Je ne l'entendrai plus...Mes filles...mes douces...mes bonbons...que faites vous? Où êtes vous? Quel bruit fait-on là haut? Est-ce lui qui revient? Est ce sa voix tant adorée que j'entends...que faites vous, purée de vous autres? Combien de fois dois je vous appeler? Combien de fois yarasra vous ais je dit de me répondre de suite....Vous n'avez pas su le retenir...il est parti par votre faute....sur ma vie je vous dhésériterai et si il ne revient pas je me pendrai et mon fantôme vous hantera, ma parole...................
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MOLIERE REVU ET CORRIGE
Madame, je n'ai pas de grâces à vous rendre:
Votre avis sur Molière est un mal prendre,
je ne peux en reconnaître ici les faveurs,
D'un Roi déchu qui ne peut toucher mon honneur;
En son temps Poquelin fut de la cour l'Ami,
Et même si le Roi accepta qu'on le publie,
En ce siècle, je ne veux suivre un acte si fou,
Et je ne peux que vous avertir être à bout,
D'un texte vieilli où je me sens en visite,
et dans lequel je ne trouve aucun mérite.
Et même si les textes aux yeux de tous sont un bien,
je n'arrive quand à moi à n'y trouver aucun lien.
Des textes de Molière je vous sais fort savante,
Mais mal grès vos explications éclatantes,
ma mémoire sur ces vers se trouve sans honneur,
et je ne peux , Madame, y trouver mon bonheur.
Gageons qu'ici mes mots friseront l'indécence,
et je conçois les dire sans aucune innocence.
De grâce ne me jetez pas ces yeux de pitié,
ma littérature n'est plus au siècle dernier,
en abolissant les rois et la royauté,
je me suis rapprochée des réalités.
De grâce,Madame, prenez ma défense,
croyez bien qu'il n'y a pas de médisance.
Et si par hasard vous vous sentez dans l'offense,
laissez moi alors vous tirer ma révérence.
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